la responsabilité du service public hospitalier
Présentement dénommé établissement public de santé depuis la réforme entreprise au Sénégal en février 19982, l’hôpital public, est une institution pluriséculaire léguée par l’administration française3. Hérité comme pièce maîtresse du système de santé, l’hôpital4 public sénégalais traîne une mauvaise image de marque apparaissant vieillot, mal, voire sous équipé, mais dans tous les cas totalement désarticulé. La médecine hospitalière publique semble frappée d’un syndrome de menace qui risque de mener à l’éclatement du service public hospitalier, voir sa ruine. En outre, désorienté face à la conduite à tenir pour répondre à l’émergence des droits du patient et perdu dans la réglementation tatillonne sans compter sa stupéfaction lorsque les patients lui demandent des comptes, le service public hospitalier a beaucoup trop de mal à faire émerger un diagnostic partagé sur la base duquel pourraient être bâties de nouvelles stratégies et méthodes plus efficientes.
Par ailleurs, dépaysé par de nouvelles règles du jeu qui s’imposent à lui, engoncé dans ses habitudes et ses coutumes, miné de l’intérieur par des crises identitaires voire corporatistes, inquiet devant la concurrence qui ne cesse de s’amplifier ; le service public hospitalier reste marqué, du point de vue de son organisation matérielle, par une division territoriale et un émiettement des services qui sont contraires aussi bien à la mise en réseau des soins qu’à assumer pleinement ses responsabilités. Or, la division du travail sur le plan organisationnel constitue la source de la dissolution de la responsabilité dans un contexte où le renforcement du droit sur l’activité du secteur de la santé n’a pas cessé de faire évoluer la responsabilité médicale. Le conflit permanent, qui existe dans toute société, entre d’une part, le désir de sécurité sanitaire notamment et, d’autre part, la liberté, se répercute inévitablement sur le rapport médecin-malade et prend