La théorie du complot
Augustin Barruel, auteur des Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme dans lesquels il affirme que la Révolution française a été organisée par la franc-maçonnerie française et les Illuminés de Bavière.
Si les complots sont aussi anciens que la vie politique, la notion de "théorie du complot" se serait développée pour la première fois dans l'opposition parlementaire à la Couronne britannique au xviie siècle : l'opposition menée par Henri Bolingbroke développe l'idée que leurs adversaires politiques, au lieu de préserver les intérêts des sujets en préservant le principe de représentation, augmenteraient les impôts car, payés par la Couronne, ils s'en retrouveraient ainsi mieux payés. Cette culture de l'opposition et de la théorie du complot s'est transmise aux États-Unis, où les colons américains étaient convaincus que la Couronne, mais également tous les Britanniques, souhaitaient renverser leur pouvoir. [réf. nécessaire]
Toutefois, les historiens s'accordent à considérer que la première théorie du complot proprement dite fut celle, répandue à la fin du xviiie siècle, portant sur la Révolution française. Pour Frédéric Charpier, ce sont les Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, écrites en 1798 par l'abbé Augustin Barruel, qui constituent l'acte de naissance de « la première théorie du complot » : la Révolution française ne serait pas un mouvement populaire spontané, mais le fruit d'une conspiration antichrétienne. De manière indépendante, l'écossais John Robison sort Les preuves d’une conspiration contre l’ensemble des religions et du peuple mené de toute main par l’ensemble des gouvernements du monde, où il prétend montrer l'existence d’une conspiration des Lumières œuvrant au remplacement de toutes les religions par l’humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique. Charpier y voit le prototype contenant l'essentiel des ingrédients des futurs récits conspirationnistes : une « idéologie