La tragédie Thérèse Raquin
Problématique : Peut-on affirmer que Thérèse Raquin, de Zola, est une tragédie ?
Avant d’analyser Thérèse Raquin nous allons rappeler les débuts de la tragédie et ses règles.
Les origines de la tragédie remontent à l’Athènes Antique dans le théâtre grec, au IVème siècle avant JC. En grec, tragédie signifie « le chant du bouc », qui était à l’origine un sacrifice religieux sur un autel. La tragédie a été créée pour assurer la cohésion dans la cité. Il y a différents avis sur ce en quoi elle consiste. Dans Poétique, le philosophe grec Aristote parle d’une imitation d’une action sérieuse et complète qui doit provoquer pitié et crainte, ce qui correspond à la catharsis (= purgation des passions). Cela provoque chez le spectateur la terreur et la pitié vis-à-vis du crime commis dans la pièce tragique et de la sentence attribuée. Jacqueline de Romilly, dans La Tragédie grecque, définit surtout l’aspect religieux de la tragédie.
Au XVIIe siècle, le théâtre est soutenu par le pouvoir royale, lors des représentations on peut y voir la haute noblesse assise à côté de la scène. Les auteurs, comme par exemple Corneille ou Jean de Rotrou, s’inspirent de la tragédie antique et donc de Sophocle, Euripide et Sénèque.
Pour la tragédie dans le théâtre, Boileau établie trois règles :
La règle des trois unités (un lieu, une action, une journée).
Le principe de vraisemblance (il ne doit pas y avoir d’incohérence au niveau de l’intrigue et de la psychologie des personnages).
Le principe de la bienséance (il ne faut pas choquer, c’est-à-dire ne pas manger, ni boire, ni tuer sur scène et ni injurier).
Le héros tragique, lui aussi, est soumis à trois règles :
Il doit être issu de la mythologie ou d’une histoire antique et est confronté à un dilemme d’ordre politique ou religieux.
Il est soumis à la fatalité, à des forces divines supérieures et doit accepter son destin. Il doit parfois être hors-la-loi pour plaire aux Dieux, ce qui est un conflit