La ve republique
La Vème République, un régime dominé par le président ?
Des réformes constitutionnelles de la Vème République sont actuellement à l'ordre du jour à la demande du nouveau chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy. Ce dernier, élu en mai 2007 renouvelle chaque jour l'expression de son omniprésence. Se demander si le président de la république est celui qui domine les institutions est donc une question d'actualité.
Née en 1958, dans un contexte d'affaiblissement de la IVème République fragilisée par des crises politiques et la guerre d'Algérie, cette Vème République, voulue par De Gaulle, cherchait une stabilité notamment par le renforcement de la fonction présidentielle. On peut donc tenter d'analyser le rôle de cette dernière, afin d'en mesurer le poids dans la vie politique et d'en rechercher les limites.
A cette fin, il sera nécessaire d'étudier l'esprit dans lequel la Vème République a été conçue et pratiquée par son initiateur De Gaulle, de 1958 à 1962. Observer à partir de cette date sa pratique par les différents locataires de l’Elysée permettra de s’interroger sur la permanence du fort poids prési dentiel. Mais pour mener cette étude, il sera également utile de montrer qu'il existe des limites à la domination du président de la république, et cela dès 1958.
Pour mesurer le poids du président de la République dans les institutions de la Vème République, il convient d'étudier la nature de ce régime mais aussi sa première mise en pratique par De Gaulle entre 1958 et 1962.
En effet, dès 1946 dans son célèbre discours de Bayeux, De Gaulle milite pour un régime dans lequel dominerait le pouvoir exécutif. Les choix alors opérés étant différents, il s’oppose à la IVème République naissante. Lors de la crise du 13 mai 58 à Alger (un pouvoir séditieux s'y est installé), le président de la République René Coty le nomme président du conseil. Il est alors évident que ce geste marque la mort de la IVème République dont l'illustre