La vie est cruelle : tel est le message que Maupassant livre au lecteur dans le conte « Aux champs »
Les contes de la bécasse
. Peut-on affirmer que, dans ce récit, le message que livre Maupassant au lecteur est que la vie est cruelle ? Nous allons voir que ce que l’auteur cherche à transmettre, c’est bien plus la vraie misère des paysans, leur manque d’ouverture d’esprit et le fait qu’ils n’ont finalement que ce qu’ils méritent.
Au début de l’histoire, Maupassant évoque les conditions matérielles dans lesquelles vivent les deux familles : les Tuvache et les Vallin. Leurs noms suggèrent déjà la misère : pas besoin d’expli- quer le premier, et le deuxième mêle les idées de « vallée » et de « vilains »... C’est une vie diffi- cile que connaissent ces paysans qui « besogn[ent] dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs petits ». (l. 2) Ces derniers ne semblent pas d’ailleurs posséder des personnalités bien dis- tinctes : « Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le tas ; et les deux pères confondaient tout à fait. » (l. 7-8) Même le père Tuvache ne semble pas posséder de prénom, sa femme se contentant de l’appeler « l’homme » (l. 89). L’important dans ce monde décrit avec réalisme, c’est qu’on puisse s’alimenter : « Tout cela vivait péniblement de soupe, de pommes de terre et de grand air. » (l. 13) La nourriture est grossière et les mères s’occupent de leurs petits comme on s’occupe de nourrir les animaux : « Le soir, les ménagères réunissaient leurs mioches pour donner la pâtée, comme les gardeurs d’oies assemblent leurs bêtes. » (l. 14-15) Dans l’ex- pression « La mère empâtait elle-même le petit » (l. 19-20), le
Petit Larousse donne au verbe
« empâter » le sens d’« engraisser (une volaille)