La ville et les fabliaux
Élaboré par Mónica Valdivia
Le Moyen Âge central a connu des grands changements dans le terrain littéraire, « dѐs le milieu du xiie siècle, […] la littérature en langue vulgaire cesse de se consacrer à la seule célébration de l’héroïsme, de la sainteté, de l’amour ou d’un lignage […] des formes nouvelles apparaissent dont l’objet principal, le rire, se fonde sur la dérision » entre elles un ensemble de textes nés à la fin du xiie siècle et connus comme fabliaux. « Apparenté à « fable », dont il est un diminutif, le terme picard de « fabliau » (ou « fableau » en francien) apparaît dans cinquante-six textes brefs […] présentant des caractères communs suffisamment précis pour que la critique ait étendu cette appellation à une centaine d’autres poèmes qui se définissent eux-mêmes comme des « contes », des « dits » ou des « exemples » .
L’écriture des fabliaux ne s’est produite que dans la France du Nord et ce n’est pas un hasard : la Picardie, l’Artois, la Normandie, la Bourgogne, la Champagne et l’Orléanais ont été des « terres marquées, plus que les autres, par l’urbanisation, par l’essor économique, par les foires et le monde de l’argent ». Cette caractéristique particulière a conduit certains auteurs qui ont étudié les fabliaux tels que Joseph Bédier à relier directement ces textes avec le développement de la bourgeoisie, en les considérants comme un simple divertissement de celle-ci. Néanmoins d’autres comme Nykrog ont découvert que les fabliaux ont joui d’un public beaucoup plus hétérogène, en partant de cette affirmation ce travail s’approchera à l’analyse des fabliaux non dѐs la perspective de son public sinon dѐs celle de l’espace où les actions se développent : la ville. Pour expliquer comment opère la représentation de la ville dans les fabliaux nous reprendrons l’article de Florencia Calvo et Gloria Chicote, Caracterización del espacio urbano en los fabliaux.
« Le fabliau n’est concevable que dans