La belle et la bete biere
La Belle Bête de Marie-Claire Biais du conte éponyme à l'histoire familiale
>Vvant qu'elle ne publie en 1965 Une saison dans la vie d'Emmanuel, célèbre parodie d'un Québec rural idéalisé, Marie-Claire Biais, dans La Belle Bête paru en 1959, s'était déjà attardée à dépeindre sur un même mode caricatural, mais sans humour, les liens d'une famille vivant à la cam- pagne. Dans cette toute première oeuvre, plutôt que de pasticher le roman réaliste comme …afficher plus de contenu…
Ce langage particulier, qui traduit un matériel inconscient, permet à l'enfant de renoncer à ses désirs infantiles et de percevoir les avantages d'un comportement conforme à la morale (Bettelheim 4-19). Plus récemment, la critique féministe a démontré que cette transmission de l'héritage culturel est plus que moins misogyne et sexiste (voir Waelti-Walters). En premier lieu, il s'agit donc de considérer ce que "La Belle et la Bête" enseigne à la petite fille par sa dynamique et découvrir quels relations et sentiments pri- mordiaux ce récit extériorise de façon concrète et visible (Lüthi 51). Ensuite, il faudra se questionner sur ce que cette histoire, à l'origine de La Belle Bête, révèle de l'auteure et de son projet d'écriture.
Ce conte semble manifester particulièrement trois conjonctures …afficher plus de contenu…
Mais c'est surtout la Bête qui nous apparaît problématique dans sa nature: cet être est double parce qu'à la fois humain et animal, laid comme une bête mais "pas bête." On a d'ailleurs peu noté qu'on se réfère à lui au féminin et que son caractère, au-delà du symbolisme, n'a rien de la masculinité tradi- tionnelle. Il aime les roses "mieux que toute chose au monde" (105), est d'une extrême patience, déclare à Belle qu'il "n'y a ici de maîtresse qu'elle"
(108), et il accepte de mourir d'amour. Sans doute la psychanalyse pourrait certifier que ce comportement plutôt féminin est causé par le trop grand attachement de la mère oedipienne/sorcière et, pour que puisse naître