La princesse de clèves, 1678.
De Clèves vient d’évoquer l’inconstance légendaire du duc et la jalousie qu’elle a déjà éprouvée (épisode de la lettre). Dès le début de l’extrait, elle affirme ainsi savoir ce qui l’attendrait, s’ils se mariaient, en se fondant sur son « expérience » (l.2). Dans les lignes 1 à 3, elle rappelle le pouvoir de séduction du duc à travers la répétition du verbe « plaire », en se référant au présent (« vous ne plaisiez » (l.2)) et au futur (« vous ne puissiez plaire » (l.2)). Avec une gradation décroissante portant sur le nombre, elle souligne qu’aucune femme n’échappe à ce pouvoir : « toutes les femmes » (l.1), « il y en a peu » (l.1), « il n’y en a point » …afficher plus de contenu…
Face au participe « aimé » (l.3) qui désigne les sentiments des femmes, l’emploi de l’adjectif « amoureux » (l.3) qui se rapporte aux sentiments du duc souligne d’autant plus le caractère cruel de la situation pour Mme de Clèves. La présence des deux adverbes temporels « toujours » et « souvent » (l.3) confirme qu’envisager une telle situation relève moins de l’hypothèse que de la certitude. Et dans les lignes 3 à 6, tout un champ lexical péjoratif illustre le sort peu enviable qui serait celui de Mme de Clèves si elle épousait le duc : « souffrance » (l.4), « me plaindre » (l.4), « malheur »