La r gulation de la finance internationale
Une régulation incomplète
Fonds spéculatifs, produits dérivés, paradis fiscaux: la régulation progresse sur ces trois dossiers majeurs. Mais mollement.
Le système financier a trahi le public partout dans le monde. La régulation internationale n'est pas parvenue à l'empêcher. Pour corriger cela, il faut impérativement apporter davantage de régulation et élargir son champ d'application" (1). Gary Gensler a la dent dure. Il faut dire que l'homme a des choses à se faire pardonner.
Ancien de Goldman Sachs, il a passé dix-huit ans de sa vie à spéculer. Ancien du gouvernement Clinton, il a oeuvré pour que les marchés de produits dérivés, ces instruments financiers complexes comme les CDO et les CDS qui ont été au coeur de la crise des subprime, soient exempts de toute régulation. Aussi, quand le président Obama l'a nommé en mai dernier à la tête de la FDIC, l'institution en charge de la surveillance des marchés de dérivés américains avec la SEC, le gendarme de la Bourse, les financiers se sont frotté les mains.
Depuis, ils déchantent. Gensler enchaîne les déclarations dévastatrices sur l'irresponsabilité des banquiers et s'affirme comme un faucon régulateur.
Un vrai contrôle de la finance internationale ne peut en effet s'arrêter aux banques. Si celles-ci, via les crédits qui nourrissent les bulles, sont des acteurs clés des dérapages de la finance, elles ne sont pas les seules. Les fonds spéculatifs, qui empruntent beaucoup pour jouer, généralement en toute opacité, peuvent être demain à l'origine de gros ennuis. Banques et fonds posent d'autant plus problème que leur terrain de jeu, les marchés de produits dérivés, est très mal contrôlé. Et si les paradis fiscaux ont été fortement attaqués comme sources d'évasion et de fraude fiscales, leur rôle déstabilisateur n'a pas encore été complètement reconnu. Sur ces trois dossiers - fonds spéculatifs, produits dérivés, paradis fiscaux -, la régulation avance indéniablement, mais de