L'albatros - baudelaire - l'albatros v. 16
1891 mots
8 pages
L ALBATROSETUDE LINEAIRE - L’ALBATROSv.1 à 16
C’est en plein symbolisme, l’un des courants culturels majeurs du XIXe siècle avec le romantisme et le réalisme, qu’est publié le recueil de poèmes nommé « Les Fleurs du mal » en 1857 par son auteur Charles Baudelaire (1821-1867). C’est un grand poète, critique d’art, essayiste et traducteur de son époque. Il est considéré comme poète de la modernité car il conçoit une nouvelle esthétique mêlant violence et poésie. Le recueil
« Les Fleurs du …afficher plus de contenu…
On relève ici un réel retournement de situation : l’albatros qui est présenté ici comme un oiseau majestueux, au dessus de tout avec une certaine prestance se voit devenir une victime. En effet, les marins deviennent supérieur à celui-ci ; on peut relever certains verbes pour justifier cela : « prennent » v.2 ; « ont-ils déposés » v.5 qui mettent bien en relief le pouvoir des marins, qu’ils prennent le dessus.
Du côté de l’albatros, des verbes à valeur passive peuvent être relevés pour savoir que l’on parle bien d’un oiseau devenu victime : « Laissent piteusement » v.7 ; on parle aussi de leurs ailes « trainer à côté d’eux. » v.8. Baudelaire décrit ici des marins méchants, sans coeur et très grossiers qui aiment s’en prendre aux albatros : c’est une communauté …afficher plus de contenu…
La présence de deux tournures exclamatives accentue encore le caractère dramatique de la scène en traduisant les pensées des marins : « Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! / Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! » v.9 à 10. L’oiseau est caricaturé ici, la cruauté et la stupidité des marins se fait ressentir en tournant en dérision l’oiseau, il est qualifié de « comique » v.10.
Le lecteur ne se doute plus vraiment que l’albatros présente quelqu’un d’autre que le poète lui-même et ce dès le vers 9 où un seul oiseau est évoqué : Baudelaire. C’est un événement tragique pour l’oiseau qui a perdu de sa gloire passée, opposée à la victime qu’il est dans le présent : « Lui naguère si beau, qu’il est comique et laid ! » v.10.