L'amitié comme introduction à l'éthique
1988
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» Chacun pourra faire appel à son expérience personnelle et constater que de fait, ses proches auraient beau être justes envers lui, tant qu'il ne se sent pas aimés d'eux, il reste profondément insatisfait. D'ailleurs il n'est pas certain que la rigoureuse application de la règle légale nous mette à l'abri de toute iniquité. Summum jus, summa injuria. Et puisque nous vivons sous un régime démocratique, on ne manquera pas de souligner que cet avantage social de l'amitié y apparaît avec encore plus d'évidence, car l'égalité des citoyens fait qu'ils ont beaucoup de choses qui leur sont communes (en termes d'activités, de responsabilités etc.), de sorte que la justice et l'amitié y jouent un rôle plus important que dans n'importe quel autre régime …afficher plus de contenu…
Il y aurait aussi intérêt à retourner la question, puisque l'amitié implique un amour réciproque, en demandant si on se croit tenu d'être bon pour que les autres nous aiment. Ce qui revient à poser la question : peut-on être aimé si on n'est pas aimable ? Faudrait-il dire que la seule attitude raisonnable est de réserver son amour ou son amitié à ceux qui nous apparaissent bons, aimables et capables d'aimer en retour ? Ou serait-ce nécessairement se prendre pour un autre ? Car qui peut se dire parfait ?
Cette interrogation pourra donner lieu à une longue discussion. Pour alimenter