Laver son linge en pays de brocéliande
Morlaix, début du XXe siècle (détail d’une carte publicitaire illustrée)
Henri Doranlo
Laver son linge en Pays de Brocéliande
Prologue
Lavandière, l’un des petits métiers des pauvres
« Les femmes exercent toutes sortes de professions et de petits métiers : elles sont marchandes de quatre saisons, lingères, lavandières, vendeuses, servantes, nourrices, tricoteuses, sages-femmes. A Saint-Malo, on remarque même des dirigeantes de petits commerces maritimes et une directrice de diligence. » « Mais ce sont surtout la misère et la pauvreté qui règnent dans le pays, aggravés par les mauvaises récoltes de 1788 et 1789. Si les paysannes bretonnes aisées possèdent « cinquante-sept coiffes, dix chemises, trois nappes, douze draps de lit, des cotillons de laine et de flanelle » (Nicole Vray), nombreuses sont celles contraintes à mendier. Le voyageur anglais Arthur Young, ministre de l’Agriculture et agronome, décrit dans ses récits de voyage en France en 1787 et 1788 la pauvreté en Ille-et-Vilaine, les enfants en haillons sans bas et sans chaussures, des enfants apathiques qui ne mendient même pas. »1
Carnet d’Arthur Young, à Montauban-de-Bretagne : le peuple paroît vraiment bien pauvre ; les enfants, en haillons dégoûtans, et plus mal habillés, pour ainsi dire, que s’ils n’avoient pas du tout d’habits : quant aux bas et aux souliers c’est un luxe. Une charmante fille de six à sept ans, se jouant avec un bâton, et souriant sous ce paquet de haillons, me saigna le cœur en la voyant : ces enfants ne mendioient pas, et quand je leur donnois quelque chose, ils paroissoient plutôt surpris que contens.2
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F. Hervé, Bretagne, histoire et visages de femmes, 1998, 33, avec photo même page. Arthur Young, Voyages en France pendant les années 1787, 88, 89 et 90, Tome I, 1794, 271.
Arkenciel © H. Doranlo
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Laver son linge en Pays de Brocéliande
SOMMAIRE
Prologue …………………………………………………………… I. L’Egypte ancienne