Le bonheur dans le crime
Jules Barbey D’Aurevilly est un écrivain français du XIXe siècle. Il fut à la fois romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire, journaliste et polémiste, mais n’obtient pas grande notoriété en son temps. En 1874 il fait paraître «Les Diaboliques», recueil de six nouvelles où les femmes, énigmatiques, sont au centre des intrigues, parfois presque irréelles. Dans «Le Bonheur est dans le crime», Le narrateur se promène au Jardin des Plantes avec son ami le Docteur Torty, et tous deux restent béats devant la cage de la panthère, où lui fait face une femme magnifique, provocatrice, à l’allure sauvage. Dans cet extrait, nous étudierons le parallèle entre la femme et l’animal, ainsi que la mise en scène d’un duel entre la femme et la panthère. Nous en viendrons alors à l’aspect fantastique de la nouvelle.
I. Le parallèle entre la femme et la panthère
A. Un face à face B. La panthère - femme. C. Mais surtout, la femme panthère
Dans cet extrait, la femme et la panthère sont mises toutes deux en parallèle. Durant leur face à face, la panthère est féminisée et la femme est d’autant plus animalisée. La description de la femme et de la panthère fait rapidement ressortir leurs caractéristiques superbes et sauvages. Il y a une analogie entre elles.
La panthère est un animal sauvage, élégant, puissant. C’est aussi un symbole de la féminité, d’ailleurs quel que soit son sexe son nom reste féminin. Comme la femme, la panthère est belle et élégante. Velours qui est un tissu féminin. La panthère ressent des sentiments : «la bête venait de le sentir, sans doute» (l.28), «bête outragée» (l.39).
A l’inverse, La femme «aussi royale d’attitude, dans son espèce» (l.25) est animalisée. Cette «femme-panthère» est vêtue de noire, telle «la grande Isis noire» (l.4) et est comparée à l’animal : «d’articulation aussi puissante, aussi royale d’attitude» (l.25). L’auteur remet même en doute l’identité de la femme : «la femme -