Le bruit des cabarets de Paul Verlaine
Le bruit des cabarets, la fange du trottoir, Les platanes déchus s’effeuillant dans l’air noir, L’omnibus, ouragan de ferraille et de boues, Qui grince, mal assis entre ses quatre roues, Et roule ses yeux verts et rouges lentement,
Les ouvriers allant au club, tout en fumant
Leur brûle-gueule au nez des agents de police,
Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse,
Bitume défoncé, ruisseaux comblant l’égout,
Voilà ma route - avec le paradis au bout.
Le poète : Paul Verlaine
Paul Verlaine est un poète français né à Metz le 30 mars 1844, il est décédé à Paris le 8 janvier 1896. Sa famille s'installe à Paris où Verlaine est bientôt mis en pension à cause de son caractère. Enfant unique longtemps désiré, il est choyé par sa mère. Paul Verlaine découvre " Les fleurs du mal " de Baudelaire et ainsi décide de devenir poète.
Paul Verlaine est avant tout le poète des clairs obscurs. L’emploi de rythmes impairs, d’assonances, de paysages en demi-teintes le confirme. C’est lui qui a lancé la notion de « poètes maudits ».
Il abandonne sa femme pour suivre Rimbaud en Angleterre et en Belgique. Mais les relations entre ces deux hommes trop différents sont orageuses : en 1873 Verlaine tire sur Rimbaud avec un révolver et le blesse. Il sera condamné à deux ans de prison.
Il passe les dernières années de sa vie dans la misère, l'ivrognerie et la débauche, errant d'hôpital en taudis, exploité par ses nombreuses maîtresses. Paul Verlaine est pourtant devenu célèbre et sacré " Prince des poètes ", deux ans avant de mourir le 30 mars 1844.
Le poème : Le bruit des cabarets
Le poème « Le bruit des cabarets » de Paul Verlaine a été publié dans le recueil La Bonne Chanson. C’est un dizain composé d’alexandrins aux rimes suivis. Le poète y explore la modernité urbaine sur une tonalité humoristique et morose.
Verlaine