le chemin de croix de Rapha l Final
Le chemin de croix de Raphaël
J'étais épuisé. La restauration de ce tableau se révélait plus difficile que prévue, et même les nombreux équipements dont dispose le Laboratoire de Recherches des Monuments Historiques comme le système d’analyse élémentaire par laser ne m’est pas d’un grand secours. Le Duc de Norfolk, représenté en demi-figure, me dévisageait d'un air hautain, une pointe d’ironie dans ses petits yeux sombres. Une mince cicatrice barrait son front, descendant jusque sur sa joue pâle et creusée. Des milliers de fissures couvraient le tableau, il manquait même quelques morceaux à certains endroits. Cependant, il me fascinait : Thomas Howard se tenait debout dans un cadre majestueux, sur lequel il était vêtu d'un grand manteau rouge, signifiant son pouvoir. Il était solennellement assis sur son trône, tenant dans sa main gauche un crucifix en or incrusté de pierres précieuses symbole de la chrétienté. Celui-ci était recouvert de rubis, de saphir mais aussi de quelques perles de cultures. Sur la face droite de l'objet une serrure était dissimulée. Cependant je n’apercevais aucune clé et je n'avais jamais entendu parler de l'existence de cette croix.
Au fur et à mesure de mes recherches, j’ai découvert l'artiste qui l'avait peint, puisque le tableau était signé en bas à gauche « Marco Meloni ». Puis quelques heures plus tard sont arrivés les résultats des recherches sur les couches antérieurs du tableau. Or ici une énigme y avait était introduite. C’est alors que j’en parlais à Jean, mon collègue de travail, pour qu’il m’aide dans mon enquête. Cela faisait 25 ans qu’il travaillait au LRMH, pourtant ce tableau l’intriguait autant que moi. Son érudition porta cependant ses fruits, il m’apprit la date de réalisation de la peinture : 1510. Quant à moi j’ai trouvé quelques renseignements sur Thomas Howard. C'était un homme courageux qui avait participé à de nombreuses guerres dont la Guerre des Deux Roses en 1460