Le colbertisme
Et cet enrichissement de la France devait être le fruit non seulement du commerce à l'intérieur de la métropole, mais surtout d'un autre, "extérieur" celui-là, le commerce du domaine colonial.
Pour mieux définir cette politique nous voudrions étudier à tour de rôle les principes économiques sur lesquels cette expansion du commerce repose, les faits de cette expansion, puis les résultats. Toute étude du colbertisme doit saisir les deux aspects de l'effort mercantiliste. On y perçoit, en premier lieu, des efforts pour l'unification de la France, en vue d'obtenir la sécurité à l'intérieur de l'État par le frein imposé aux institutions particularistes.
Deuxièmement, se pose la question du pouvoir extérieur, c'est-à-dire de l'État vu dans ses relations avec les autres pays.
Au fond, le colbertisme ne fut que l'axiome que toute activité économique doit faire progresser la puissance et la grandeur de l'État.
Les idées principales du mercantilisme sont déjà ébauchées avant l'entrée en scène de Colbert. Molinaeus, Bodin, Garrault,
Laffemas, Montchrétien, Gramont et Cruce y sont tous pour quelque chose.1 Cependant survient Colbert avec son esprit d'ordre, de méthode, avec ses vues pratiques et ses grandes idées impérialistes ; la France connaît tout un renouveau. On vit l'économie mise au service d'une politique: doctrine qui put prendre l'aspect d'un recueil de recettes pratiques à l'usage de l'État.
Or, comme le remarqua CoIe, cet ensemble d'idées ne fut pas orienté vers le bien-être de l'homme, mais consista plutôt à assurer le pouvoir de