Le comédien désincarné, introduction
INTRODUCTION
Louis Jouvet (1887-1951), homme multiple, comédien, metteur en scène, professeur au Conservatoire national supérieur d’art dramatique et directeur de théâtre. Il transmet sa passion du théâtre à travers ses interprétations spécifiques de personnages au théâtre dû à un phrasé syncopé, une voix grave et pénétrante. Il marque clairement sa préférence pour le théâtre mais cela ne l’empêche pas de jouer au cinéma des adaptations théâtrales saluées par la critique telles que Knock ou encore Valpone.
Elève studieux, sa famille le force à poursuivre des études afin de devenir pharmacien. A l’âge de 17 ans, il étudie à Paris, à la faculté, mais ne peut s’empêcher de passer son temps dans les théâtres amateurs de l’époque. Engagé par Jacques Coteau, directeur du théâtre du Vieux Colombier, sa carrière prend un tout autre chemin, il apprend tous les métiers du théâtre : régisseur, décorateur, assistant et enfin comédien. Il commence à être remarqué par la critique et le public pour ses talents d’acteurs. Mais la guerre éclate et elle va le marquer moralement et physiquement. Par ailleurs, ce qu’il faut sans aucun doute garder de Louis Jouvet, c’est sa passion pour le théâtre, pour lui, le théâtre passe avant le cinéma, passe avant toute chose.
En 1954, Flammarion publie à titre posthume dans un ouvrage les réflexions, les interrogations annotées entre 1939 et 1951 d’un homme symbole de l’art vivant : Louis Jouvet. Ses notes, trouvées parmi ses papiers témoignent d’une émouvante confession du comédien sur sa vision du théâtre, sur ce qu’est le métier de comédien. Cet ouvrage, qui ca de pair avec une autre œuvre essentielle de l’auteur, Témoignages sur le théâtre, constitue le plus important ensemble d’observations qu’un artiste ait pu laisser sur son art. Ainsi, dès que ses obligations matérielles sont terminées, le comédien retourne à ses interrogations sur l’art du comédien, interrogations perpétuelles de Jouvet.
Ses observations