Le genre

Introduction

Les sociétés se caractérisent par une certaine définition des « rôles » sexués. « On ne nait pas femme, on le devient », écrivait Simone De BEAUVOIR dans le « Deuxième sexe » (1949). Le caractère socialement construit du genre repose sur la différenciation dès la prime enfance des interactions et des apprentissages.
La socialisation des très jeunes enfants est fortement sexuée, principalement du fait des attentes différenciées, largement inconscientes, des parents et éducateurs à l’égard des filles et des garçons. Les premières doivent être attentives aux autres, serviables, coopératives, alors qu’on attend des seconds l’initiative, l’effort physique, l’esprit de compétition…ce qui évoque l’analyse du concept de genre.
En effet, l’analyse de genre a émergé dans les années 1980 et quelques repères historiques ont permis de retracer et de comprendre son évolution. Le concept renvoie ainsi aux rôles et comportements sociaux associés aux femmes et aux hommes ainsi qu’aux attentes de la société envers eux.
Alors introduire l’analyse du genre revient à s’interroger à la fois sur les statuts et rôles des femmes et des hommes dans la stratification sociale, sur l’impact des rapports sociaux de sexe ou de genre, sur les situations qui concernent l’individu ou le groupe ; c’est aussi s’interroger sur la manière dont les statuts et rôles sociaux sont déterminés par l’appartenance à un sexe donné. Les termes « rapport de genre » ou rapports sociaux de sexe mettent en corrélation plusieurs types de référents. Ce sont d’abord manifestement les rapports femmes/hommes.
Cependant, l’analyse de genre n’est pas synonyme d’études féminines (études portant sur les femmes en tant que groupe social). Il ne faudrait pas que les termes « analyse de genre » servent à neutraliser et atténuer les accusations directes de discrimination à l’encontre des femmes et la revendication de la reconnaissance des droits des femmes avancée par la théorie féministe. Une