L'islam n'est ni immuable ni totalement figé sur des représentations médiévales. Et les questions doctrinales qui vont être traitées dans ce chapitre sont à la fois valables en leur temps et encore tout à fait pertinentes pour les musulmans d'aujourd'hui. Dans les premiers temps de l'islam, on avait vite fait de traiter d'incroyant celui avec lequel on n'était pas d'accord, et cette tendance n'émanait pas seulement de groupes intégristes. De nos jours, ce type d'accusation existe encore et s'exerce non seulement à l'encontre des non-musulmans, mais aussi d'autres musulmans (comme le fait aisément ressortir l'examen des listes de courriels et de sites web musulmans). Certains extrémistes déclarent que quinconque n'est pas d'accord avec leur façon de comprendre l'islam et ne défend pas leur cause est un incroyant (kafir). Ce qui est certain, c'est que le repli semble s'aggraver, à moins qu'il ne donne naissance à une religion digne, dépouillée de ses vieux postulats et de ses mythes.

ENONCE DES CINQ CROYANCES ESSENTIELLES DE L'ISLAM

Un hadith (tradition) bien connu rapporte que l'ange Gabriel ayant pris forme humaine, tout de blanc vêtu, vint s'asseoir à côté de Mohammed (saw) et de ses compagnons. Il s'adressa à Mohammed (saw) et lui demanda: "Qu'est-ce que l'Islam ?" Mohammed (saw) répondit en dressant la liste des cinq grandes prescriptions rituelles de l'islam. L'homme en blanc lui posa alors cette question: "Qu'est que la foi (iman)?"Mohammed (saw) répondit en mentionnant les cinq croyances essentielles de l'islam. L'ange fit l'éloge de ces réponses et lui posa une troisième question: "Qu'est-ce que la vertu (ihsan) ? Mohammed (saw) répondit : "Que l'on adore Dieu comme si on l'avait vu, parce que même si nous ne le voyons pas, lui nous voir." L'homme en blanc disparut alors.

Les trois questions de Gabriel correspondent à la division islamique traditionnelle de la religion en trois parties : l'adoration (ibada, littéralement "service"), la croyance en