Le devoir vient du verbe latin « debere » qui signifie « avoir des dettes » ou « être tenu de faire quelque chose. Je suis assise dans le bus et une femme enceinte est debout à côté de moi. Elle ne me demande rien mais je lui laisse ma place car cela est mon devoir. On doit manger pour vivre, il faut faire ses devoirs en classe, le salarié doit aller au travail tous les jours, l'automobiliste a le devoir de respecter le code de la route,... Le quotidien de l'homme est rythmé par le devoir qui semble être une contrainte qu'il subit tous les jours et qui lui a été imposé par la société. Mais, le devoir est-il une obligation sociale ? Ne relève-t-il pas d'une obligation qui implique la volonté ?
Je ne suis pas contraint de laisser ma place dans le bus, d'aller voter, de faire mes devoirs en classe, … Si je ne le fais pas, je ne serais pas puni juridiquement par la société mais pourtant je me sens comme obligé de le faire même si j'ai le choix. La contrainte, elle , ne laisse aucun choix, ce qui n'est pas le cas du devoir. Il est possible de se demander si le devoir est réductible à une obligation sociale ?

A première vue, le devoir paraît être uniquement une obligation sociale avec une certaine dimension juridique qui semble être contraignante. Je dois respecter les limitations de vitesse, sous peine de me voir supprimer mon permis de conduire, je ne dois pas voler ce qu'il ne m'appartient pas sous peine de finir devant la justice, le vendeur a le devoir d'apporter le produit commandé par le client tandis que ce dernier se doit de payer le vendeur,... Tous ces devoirs, ces règles, définis par une société sont souvent juridiques avec une connotation morale non négligeable mais indispensables car ils permettent de maintenir la cohésion entre les hommes et de vivre en société. Si aucun homme n'a de devoirs mais seulement des droits, cela devient l'anarchie, et cela ne permet pas le développement de notre humanité. L'homme a besoin de devoirs pour évoluer