Le dueil
R Aubry
Introduction
Au plan individuel, le sens de la vie s’enracine dans la notion de temporalité entre un début
(la naissance) et une fin (la mort). Penser la mort, sa mort est ce qui permet de donner sens à sa vie.
Dans toute société le tabou de la mort apparaît (Louis Vincent Thomas).
Ce qui distingue les sociétés est le traitement qu’elles font de ce tabou.
Notre société sécularisée, dé ritualisée et mondialisée laisse peu de place à la mort ; Elle sur valorise la vie en ce qu’elle est la jeunesse et la période de rentabilité. Elle stigmatise la mort en créant la mort sociale, sociétale. Elle nie la finitude en confiant à la médecine le soin de tenter de « guérir de la mort »
Cette non place de la mort dans notre société génère parfois un formidable choc quand la mort d’un proche arrive et nous surprend ; alors seulement les questions sur le sens se bousculent le mystère de la mort apparaît…
Epidémiologie :
500 000 morts par an en France (700 000 dans 20 ans avec l’augmentation de l’espérance de vie) ; soit 1 000 000 d’endeuillés
Rappels sémantiques
- Le deuil est l’expérience de la perte En anglais bereavment (perte, séparation) et grief
(peine chagrin), mourning (réaction affective)
- Le travail de deuil est le processus d’adaptation à la perte
- le mot perte sous entend que l’on a possédé et que l’on se trouve dépossédé. Cela renvoie à une notion de brutalité, de violence et de souffrance.
- Le mot proche renvoie à proximité. Proximité signifie que la distance affective, physique avec l’autre est réduite. La proximité peut être visible, officielle (le conjoint) ou invisible, officieuse (l’amant)
L’évolution habituelle après la perte d’un proche: le deuil normal
- Le choc (quelque semaines) → sidération, hébétude, automatismes
- La dépression (de plusieurs semaines à un an) o → « pneumatique » (plus de pression), o → psychologique (anhédonie, tristesse, perte de l’élan vital, trouble du sommeil), o → spirituelle