Le facteur chinois
« Dans les derniers siècles, le peuple d’Afrique a été exploité et forcé dans l’esclavage par le colonialisme et l’impérialisme(…). En exploitant la force de travail à bon marché du peuple local et les riches ressources naturelles et en imposant une économie monotone d’un seul produit, ils ont rassemblé des profits énormes en s’emparant de produits agricoles et minérales à bon marché, en déposant leurs biens industriels, en restreignant les industries nationales et en faisant du commerce avec des prix injustes. »
C’est avec ces mots sévères que le chef chinois Deng Xiaoping a condamné l’approche néo-colonialiste des pays de l’Ouest devant l’Assemblée Générale des Nations-Unis en 1974. L’intérêt chinois pour le continent africain consistait à ce moment essentiellement de nature politique et idéologique. L’intérêt économique ne jouait qu’un rôle secondaire. Mais dans les années 90, cet intérêt commençait à changer. Avec le développement rapide de l’économie chinoise, l’Afrique devenait d’un coup un partenaire stratégique important. Evidemment, le continent africain possède une quantité énorme de matières premières, ce qui est essentiel pour la future croissance de l’industrie chinoise ; le pétrole, les mines et le bois en sont les éléments principaux. Avec sa demande pour les matières premières de l’Afrique, la Chine désire diversifier ses sources. Ce qui doit entraîner une diminution de sa dépendance des pays occidentaux et des Etats-Unis en particulier. L’approche chinoise semble être un succès. La participation chinoise dans le commerce africain a grandi spectaculairement depuis 1995. L’Afrique semble s’orienter de plus en plus vers la Chine. Or, les opinions sur cette approche chinoise sont fort différents. La présence chinoise est-elle un avantage pour le continent africain ou plutôt un fardeau pour sa croissance dans le futur ?
Dans cet article, nous allons analyser