Le grand corneille
Issu d'une famille de la bourgeoisie de robe, Pierre Corneille, après des études de droit, occupa des offices d'avocat à Rouen tout en se tournant vers la littérature, comme bon nombre de diplômés en droit de son temps. Il écrivit d'abord des comédies[->13] comme Mélite[->14], La Place royale[->15], L'Illusion comique[->16], et des tragi-comédies Clitandre[->17] (vers 1630) et en 1637[->18], Le Cid[->19], qui fut un triomphe, malgré les critiques de ses rivaux et des théoriciens. Il avait aussi donné dès 1634-35 une tragédie mythologique (Médée[->20]), mais ce n'est qu'en 1640 qu'il se lança dans la voie de la tragédie historique — il fut le dernier des poètes dramatiques de sa génération à le faire —, donnant ainsi ce que la postérité considéra comme ses chefs-d’œuvre : Horace[->21], Cinna[->22], Polyeucte[->23], Rodogune[->24], Héraclius[->25] et Nicomède[->26]
Des débuts comme auteur de comédies (1629-1636)[modifier]
En 1625[->27], il connut un échec sentimental avec Catherine Hue, qui préfèra épouser un plus beau parti, Thomas du Pont, conseiller-maître à la cour des comptes de Normandie12.
Ces premières amours le conduisirent à écrire ses premiers vers13, à la suite de quoi il passa naturellement à ce qu'on appelait à l'époque "la poésie dramatique", phénomène fréquent à cette époque chez les jeunes diplômés en droit qui tâtaient de la poésie14. Tandis que les autres jeunes poètes de sa génération n'écrivaient que des tragi-comédies et des pastorales (la tragédie et la comédie connaissaient une certaine désaffection depuis quelques années), il eut l'idée de transposer dans un cadre "comique" (l'action se passe dans une