Le grand michu
Dans ta dernière lettre tu ne m’as pas donné de nouvelles de ma sœur, j’espère qu’elle va bien !
Le pensionnat t’a sans doute informé de la sanction qui me frappe : je ne reviendrai pas à la maison avant le 7 du mois prochain.
Pauvre maman, tu dois vraiment être mécontente de mon comportement, tu ne dois plus avoir la même opinion sur moi désormais… mais avant de prêter ton jugement, et pour que tu puisses te faire une idée claire des circonstances qui ont guidé mes choix, il me faut te faire le récit complet des événements qui m’ont mené là où je suis.
C’était le grand Michu qui avait organisé tout ça, comment ne pas y participé ? Il était venu en personne me le demandé, je ne pouvais en aucun cas refuser, il m’impressionne tellement avec «ces poings énormes», son «air grave» quand il me parle, c’est déjà un «gaillard».
J’enviais tellement les grands, et particulièrement le grand Michu, chef de la bande des plus forts, le meilleur des meilleurs. Il avait un tel charisme, un grand pouvoir de décision, il pouvait d’une parole faire lever ou asseoir, faire aimer ou détester. Je voulais ressembler à Michu, rien d’autre désormais n’occupait mon esprit que cet objectif là : être respecté de tous, devenir le leader.
L’occasion se présentait lors d’un repas prit au réfectoire, sitôt le poisson servi et sans attendre le signal, je me levai et lança avec désinvolture le plat de lasagnes à la sauce tomate prévu pour ma tablée. Aussitôt, tout le monde me suivit, s’en alla des plats entiers de nourriture. Mes camarades prenaient les assiettes et les couverts pour en faire des timbales, ils se mettaient debout sur les chaises et sautaient. Un chahut indescriptible prit le contrôle de la cantine. Les professeurs et les surveillants n’arrivaient pas à calmer les élèves, la cantine était devenue une foire.
Voilà chère mère comment les choses se sont déroulées. J’ai voulu