Le jeux du amour et du hasard
"Ce n'est pas à vous à juger de mon coeur par le vôtre." Pourtant, le mariage arrangé prévaut et le mariage amoureux reste un luxe et un privilège jusqu'au vingtième siècle. C'est une femme très dogmatique qui déteste les maris qui ont "cette physionomie si douce, si prévenante, qui disparaît un quart d'heure après [sa tendresse initiale] pour faire place à un visage sombre, brutal, farouche, qui [fait] l'effroi de toute une maison" (Acte I, scène i). Donc Silvia a de l'esprit, ce qui la rend très réaliste et très raisonnable. Elle a le sens de s'intéresser au bon caractère de son mari, pas à son beau visage ni à son "masque".
En tant que jeune fille riche et privilégiée, Silvia a un sens de sa classe et de sa supériorité très singulier. La manière dont elle réagit avec Lisette, en la traitant comme une inférieure, expose ses croyances de classe. Selon Silvia (et selon son père et son frère), les domestiques sont des sots qui ne méritent pas l'égalité sociale. En parlant avec son père et frère, Silvia proclame que "les valets sont naturellement indiscrets, l'amour est babillard, et j'en ferai l'historien de son maître" (Acte I, scène v). La maîtresse montre son orgueil aristocratique quand elle dénonce les paysans en disant, "je n'épouserai jamais qu'un homme de condition" (Acte I, scène vii). Donc elle est