Le langage juridique
Edgard ABESSO ZAMBO
Doctorant, Université de Bergen
Cet exposé que nous avons intitulé « La langage juridique en français : Essai de réflexion sur un discours social paradoxalement opaque » est le produit des notes de lecture de notre thèse provisoirement intitulée « Analyse du discours juridique francophone au Cameroun ». La problématique de la thèse repose sur le paradoxe entre le statut social du discours juridique et l’opacité qui le caractérise. Dans le cas spécifique du Cameroun dont la situation linguistique reste parmi les plus complexes au monde, en marge des problèmes linguistiques que pose le langage juridique, se trouvent des phénomènes sociolinguistiques curieux dus à l’influence des langues et cultures locales. Il s’agit pour nous ici de clarifier dans un premier temps ce que l’on entend par discours juridique, puis analyser les raisons de la nécessité d’une réflexion sur ce discours en passant en revue les expériences française et canadiennne. Enfin nous nous iterrogerons sur le cas du Cameroun dont les réformes sur l’organisation judiciaire n’ont jamais touché la modernisation du langage juridique.
Gérard Cornu (2005 :207) définit le discours juridique en l’opposant au vocabulaire juridique. Selon lui : Le discours juridique est, par opposition au vocabulaire juridique, l’autre versant du langage du droit : c’est le langage du droit en action, ou plus exactement, le langage en action dans le droit. Le discours juridique est la mise en oeuvre de la langue, par la parole, au service du droit (...) Le discours juridique appartient donc à l’usage de la langue. Il existe du fait qu’à un moment donné, dans des circonstances données, quelqu’un exprime quelque chose par des signes linguistiques qu’il destine à quelqu’un d’autre. Cette définition trouve toute son importance parce qu’il met en relation quatre grands facteurs : le