Le Le Opard Et Le Ze Bre
La saison froide étant passée,
Sieur Léopard avait organisé sa tanière
Au large d’une petite palmeraie.
Fort agréable et pourvu d’un point d’eau,
Tantôt ombré, tantôt ensoleillé,
Il s’agissait pour lui du plus exquis des îlots.
Il défendait ce qui lui semblait sien avec acharnement.
Son quotidien, pourtant, n’était pas très extravagant.
Jusqu’au jour où Mesdames et Messieurs les zèbres débarquèrent.
Ces derniers, au travers des fougères,
Se préparaient à s’abreuver
Avec une folle envie de s’installer,
Tant ce lieu paraissait charmant.
Tout le jour durant,
Ils profitèrent des commodités mises en place par le propriétaire.
Mais à la nuit tombée, Sieur Léopard se réveilla.
Troublé de cette invasion soudaine, il ne put se taire :
« Hé ho ! Bêtes rayées, vous accédez à mes biens privés,
Disparaissez ! »
A ces paroles succinctes et résonnantes,
Le troupeau tout entier sortit de son sommeil
L’un d’eux se détacha et dit d’une voix bienveillante :
« Très cher, nous ne savions point que c’était à vous qu’appartenait cette merveille.
- Et bien si ! Il en va de ma possession.
Mais, tout de même,
Je te trouve bien téméraire de te confronter à moi de cette façon.
- Ainsi, nous allons rester et profiter ensemble ?
Se réjouit le zèbre.
- Hors-de-question ! Mais il me semble
Que ton courage mérite récompense.
Bois, mon ami, mais pour le reste de ton troupeau, aucune chance !
- Si telle est votre exigence, nous vous laissons à votre destin.
Mes compagnons et moi allons reprendre notre chemin.
- Bien stupide animal, s’égosilla Sieur Léopard, ton esprit de groupe te perdra !
- Et moi, je vous souhaite que votre suffisance
Ne soit pas le début de votre déchéance.
- Ta solidarité démesurée me fait sourire.
Je vous prie, vous tous, de déguerpir ! »
Sur ce, Mesdames et Messieurs les zèbres désertèrent
La prétendue propriété de Sieur Léopard.
Ce dernier, de retour à sa vie solitaire, continua ses affaires.
Quand, au bout de quelques mois,
La source d’eau fut