Le libraire de gérard bessette : hervé jodoin, personnage indifférent ou contestataire ?
Hervé Jodoin montre effectivement une certaine indifférence face à la vie. Tout d’abord, il ne semble pas intéressé aux êtres humains. Il n’aime pas les contacts avec les autres et essaie de les réduire au minimum. Il ne répond pas si cela ne lui semble pas nécessaire et réplique encore moins aux « matrones qui ont essayé de [lui] tirer les vers du nez » (p.10). Un des facteurs de choix de la buvette Chez Trefflé a été « la discrétion du personnel » à qui il a averti qu’il voulait « la paix » (p. 14). A la librairie, il n’a aucun contact avec les trois vieilles filles qui travaillent avec lui. Ces journées se passent donc dans une « paix relative » où il doit tout de même émettre de temps en temps « un grognement ». Et quand une des employées lui demande son aide, il lui répond froidement de se débrouiller : « Ce n’est pas sa bouderie qui m’empêche de dormir… » (p. 25). Il essaie également de se débarrasser de ses clients le plus vite possible. Il supporte la présence de sa maîtresse pour ce qu’elle lui apporte mais on voit bien qu’il désire le minimum de contact avec elle ; il se moque de ce qu’elle peut ressentir pour lui et de toute façon, il n’en voit pas l’intérêt. Et il en est de même pour tous les personnages du roman. Ensuite, Hervé Jodoin semble insensible à l’univers