Le mal est la perversité d'une volonté qui se détourne du bien.
Dans Les Confessions, St Augustin a écrit : « Le mal est la perversité d'une volonté qui se détourne du bien. »
La difficulté d'appréhender le mal en lui même vient d'abord de sa nature privative, la mal est conçu d'emblée comme le défaut, le contraire, le négatif du bien. Autrement dit, le mal représente l'inversion, la perversion d'une valeur qui lui préexiste, sans laquelle il n'a aucun sens. Le mal est un élément du manque. Le mal comme élément du manque pose donc le problème de l'origine du mal. La mal prend-t-il son origine dans la volonté de l'homme ou nait-il d'une ignorance des valeurs? Nous verrons dans une première partie que le mal est une volonté, un choix qui se détourne du bien, puis nous verrons que le mal peut être involontaire et provenir d'une ignorance, enfin nous constaterons que la dualité de la nature de l'homme peut être à l'origine d'une méconnaissance de l'existence du bien.
Le mal, c'est d'abord une volonté, une intention de nuire, c'est une liberté, un choix qui se détourne du bien. Le mal dans Shakespeare c'est la volonté humaine qui se prend elle même pour fin, la volonté de Macbeth devient le seul critère d'évaluation. L'existence de la liberté de choix est illustrée dans Macbeth de par le fait que ce dernier est sujet à un profond débat intérieur avant de passer à l'acte, mais il aboutit finalement à la décision de commettre cette « terrible action », il renverse l'ordre naturel des choses, par choix, créant ainsi le mal, et il se retrouve entrainé à sa perte par la perversion du meilleur de lui même, à partir d'un homme pourvu de toutes les valeurs va se créer le pire des hommes, c'est la métamorphose des contraires. Lady Macbeth, elle, représente la stratégie du mal, l'intention de nuire, elle veut neutraliser le bien: « à la pitié interdisez accès et passage », on assiste à la construction d'un personnage insensible, à la perversion de sa propre nature, elle veut se rendre insensible à ses