INTRODUCTION L’histoire de l’Afrique, comme on le sait, a été marquée par la traite, l’esclavage, la colonisation, auxquels on peut aujourd’hui ajouter la néo-colonisation et l’ajustement structurel… Ces phénomènes, qui ont eu des répercussions profondes sur l’imaginaire et l’univers mental des Africains, ont inauguré et institué une histoire chaotique, fragmentée et tragique, de sorte que ces sociétés se sont installées dans une crise multisectorielle et multidimensionnelle qui tend à les reléguer au rang de nations archaïques se battant contre la misère et pour la survie. Ce pendant l’entrée dans la modernité est conditionné par le retour à l’histoire, par la Constitution d’une conscience historique claire, solide et puissante sur laquelle viendrait échouer toute tentative d’aliénation. Armé de la connaissance de sa véritable histoire en effet, l’Africain deviendrait un homme fort, pouvant affronter tous les défis de la modernité.
I°) le problème du traditionnaliste africain à s’insérer dans le monde moderne
Ne pas nier la richesse de la tradition africaine. La période précoloniale a connu une expression plurielle de la tradition africaine. L’avènement de la période coloniale a voulu nier la richesse de ce sacré enfoui dans le cœur et l’âme de l’africain. Il n’existe pas et il n’existera pas un lieu, une portion de terre sur le continent qui n’ait son côté caché, secret. Seuls les initiés, les adeptes des rites et les gardiens du temple peuvent prétendre prendre part aux réalités de ces lieux sacrés. Avec la colonisation, le «Nègre», qualifié de sauvage, a vu ses pratiques culturelles et sacrées foulées aux pieds. Ce, avec la complicité de ses frères «Nègres». A ce propos, la grande désillusion de l’Afrique a été de constater que les objets culturels ont été volés et vendus dans des musées disséminés à travers le monde. D’où cette