le matin de la fille

1021 mots 5 pages
Ce jour a été pour moi, le plus humiliant de mon existence. J'avais environ 9 ans, le jour de la rentrée des classes. Ma mère était là, me tenant la main. Elle m'embrassa avant que j’eus franchi le portail. J'arrivai dans la cour, comme à mon habitude, et vis une foule d'enfants, heureux de retrouver leurs camarades, mais à la fois grognons de replonger dans une nouvelle année d'école. Je n’aperçus pour l'instant aucun de mes amis. Mais mon regard voyageant, il tomba sur une jeune fille aux cheveux d'ébène, parfaitement coiffés d'un chignon, probablement fait par sa maman, les yeux d'un bleu marin, qui rendait cette cour moins terne. Je sentis quelque chose me taper dans le dos, Fred était là. Mon inséparable. Malgré de longues vacances passées sans le voir, mes yeux retournèrent sur cette fille. Il me serra la main avec une force de forgeron, mais je n'y prêtais guère attention. Il me demanda si je me suis entraîné au bras de fer cet été, car Fred était le plus fort de l'école. Je le coupai, en lui demandant s'il connaissait cette beauté qui me captivait. Il nia en affirmant qu'elle devait être nouvelle. La sonnerie retentit, nous devions regagner nos classes. J'entrai dans la salle de cours, et m'assis au fond de la classe avec Fred, afin de pouvoir regarder les nouveaux élèves que nous ne connaissions pas. Notre professeur était Monsieur Carichon. Il était barbu, grand, mince, et avait l'air sans repère, je rigolai. Quelques minutes après, quelqu'un frappa à la porte. Le professeur cria "Quelqu'un a frappé ? Entrez!". C'était cette fille. Mon cœur se mit à palpiter... Elle semblait doublement radieuse. Elle s'excusa de son retard. Sorti de classe, Fred était partit la voir afin de lui demander son prénom. Je le suivis, et je remarqua qu'elle était aussi timide que moi. Elle s'appelait Natacha. On a commencé à lui parler et à rigoler. A l'époque, je faisais partie de ces personnes qui tombaient amoureux d'un simple regard. Avec Natacha, c'était bien plus...

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