Le «modèle français» est il condamne
Sorte de synthèse sur la réflexion de l’identité nationale, du déclin de la France…
Biblio : Marc Bloch, L’étrange défaite, 1944.
Introduction
«Il est tellement vrai que la France est le premier de tous les peuples que tous les autres, quels qu’ils soient, devraient se sentir honorés pourvu qu’on leur laissât manger le pain de nos chiens» (Léon Bloy, 1893)
L’exception française à son apogée : très grande confiance dans le génie national. Longue tradition de confiance. C’est l’arrogance française. Si le pays ne s’aime plus, c’est peut être parce qu’il s’est trop aimé.
Flaubert, Dictionnaire des idées reçues, article : «Français» : «le premier peuple de l’univers». Article «étranger» : «engouement pour tout ce qui vient de l’étranger, preuve de l’esprit libéral. Dénigrement de tout ce qui n’est pas français, preuve de patriotisme».
Toutefois cette singularité est mise en doute aujourd'hui. Pour qu’il y ait un modèle en effet, il faut deux éléments : des caractères propres, une identité forte et ensuite une certaine forme d’exemplarité : des disciples, des émules. Pour l’exemplarité, elle est de moins en moins fondée.
Les critiques de l’exception française sont très anciennes, on citera l’ouvrage d’Alain Peyrefitte, Le mal français (1976), mettant en cause la centralisation excessive. Mais ces critiques anciennes ont pris un tour nouveau depuis une dizaine d’années avec La France qui tombe (Nicolas Baverez) en 2003, qui a marqué l’émergence d’un courant décliniste, suivi par Le malheur français de Jacques Julliard en 2005. 2005 est une année noire, à la fois l’échec du référendum sur l’union européenne, vécu comme un choc pour les élites, qui se sont senties coupées du peuple et l’échec de la candidature de Paris aux JO : pas anecdotique. Enfin, les émeutes de banlieues en novembre/décembre 2005. Depuis on a l’impression que le déclin n’est pas enraillé. Dominique Méda et Alain Lefebvre : Faut-il brûler le