Le monde
Tous propriétaires: la fin d’un mythe tLe prix du mètre carré dans l’ancien a flambé de 9,45% en 2010 en France, atteignant un niveau historique en dépit de la crise tDes élus locaux, des associations et même des professionnels réclament un changement de cap de la politique du logement
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En 1989, l’Europe a tout à coup vu se disloquer le Mur qui la séparait en deux. En quelques mois, un ordre apparemment immuable a fait place au mouvement et à l’impatience. Un instant, les vieux pays européens ont été paralysés par la peur de l’inconnu et l’angoisse des migrations. Et puis ils ont saisi la chance que l’Histoire leur offrait. Ils ont mis en place des programmes d’assistance, ouvert des négociations commerciales, promis l’élargissement. Deux décennies plus tard, la réussite est spectaculaire. La transition économique et politique des ex-pays de l’Est a été rapide et profonde, elle a été – à l’exception dramatique de l’ex-Yougoslavie – pacifique, et elle a produit du développement. Un scénario analogue – mais évidemment pas identique – peut-il être envisagé pour la rive sud de la Méditerranée ? C’est la grande question économique que pose le printemps arabe. Les 500 millions de citoyens de l’Union européenne (UE) comptent, entre Agadir, au Maroc et Port-Saïd, en Egypte, 170 millions de voisins qui aspirent à la prospérité et à la démocratie. Dans trois des cinq pays de la région, ils ont montré leur vitalité en bousculant des régimes que nous voulions croire garants de la stabilité. Ils ne demandent qu’à l’investir dans le redressement de leur pays. Mais s’ils n’ont pas, très vite, de raisons de croire que leur situation va s’améliorer, l’énergie transformatrice va se changer en celle du désespoir – avec les risques que cela comporte. La première urgence est l’emploi. La jeunesse, qui a conduit les révolutions tunisienne et égyptienne, est massivement sous-employée. On ne sait pas si les chiffres officiels (de l’ordre de 30 % de