Le néoréalisme italien, miroir de la deuxieme guerre mondiale
Introduction
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l’Italie, comme la plupart des pays européens se trouve dans une phase de transition capitale. De 1922 à 1943 le régime fasciste de Mussolini dominait le pays et mit en place diverses politiques de propagande nationaliste, n’épargnant pas le domaine culturel et notamment le cinéma. Tout comme dans le cinéma soviétique des années 1920, la dictature italienne n’a pas négligé le pouvoir du film qui est “l’art véritable” et devenu le “moyen le plus puissant d’éducation et de propagande” (Taillibert 1998, 957). Le ministre de la culture populaire, Alessandro Pavolini l’exprime de façon claire dans un discours de 1941 quand il annonce: “un cinéma réaliste? Certes, mais sans l’équivoque que le réalisme doive par force réfléchir les aspects inférieurs d’une société” (Gilli 1978, 298). Il s’agit cependant moins d’une censure claire de l’État que d’une “auto-censure qui amenait les auteurs à ne rien proposer qui aille à l’encontre des directives générales du fascisme” (Gilli 1978, 299). Sous la houlette de structures comme l’Institut national LUCE, puis l’Institut national du cinématographe éducatif (ou Institut de Rome), le régime du “Duce” encourage la production de films de propagande directe et surtout de fresques historiques et de “films à téléphones blancs” (drames à l’eau de rose).
Quand la guerre se termine en 1945, Cinecittà est en ruines. Mais malgré la réouverture du marché cinématographique italien (qui vivait alors en autarcie et soumis au financement de l’État), plusieurs cinéastes ressentent le besoin de s’exprimer, de faire un cinéma qui leur ressemble et qui montre la réalité dans laquelle se trouve alors plongé le peuple italien. Le terme “néo-réalisme” est apparu dans les revues de cinéma italiennes au cours des années 1940, notamment Cinema et Bianco e Nero. Ce “nouveau réalisme” trouve ses influences dans le