Le page disgracié - commentaire du prélude
Le Page disgracié, roman de Tristan L’Hermite écrit en 1643, est une œuvre mettant en scène les multiples aventures d’un page de la Cour d’Henri IV. Le prélude, sujet de notre étude, est déroutant. Alors qu’on s’attendrait à avoir une première page traditionnelle à la manière d’une scène d’exposition qui nous présente les personnages, les lieux, les thèmes, nous avons en réalité affaire à un genre de pacte « autobiographique » complètement abstrait.
Problématique : En quoi l’incipit ne permet pas au lecteur de se constituer un horizon d’attente précis ?
1. Le brouillage des genres
1.1. Une autofiction ?
Définition d’après le néologisme de Serge Doubrovsky : c’est un récit fondé sur le principe des trois identités (l’auteur est aussi le narrateur et le personnage principal). La différence avec l’autobiographie réside dans un croisement entre un récit réel de la vie de l’auteur et d’un récit fictif explorant une expérience vécue par celui-ci. « Fiction, d’événements et de faits strictement réels. Si l’on veut, autofiction, d’avoir confié le langage d’une aventure à l’aventure d’un langage en liberté. »
* Je omniprésent : pronoms personnels sujets, pronoms personnels compléments ou adjectifs possessifs. « Je », pronom personnel sujet, est le principal sujet des verbes, ce qui montre que « je » est le principal acteur. Il est au centre du texte. Mais on se sait pas qui est ce « je ». Croisement entre les trois.
* Style subjectif (questions, oralité) : 1) « Je » et adresse à « vous ». 2) Verbes d’opinion « je n’ai pas résolu », « je connais bien ». 3) Questions, ponctuation subjective. 4) Vocabulaire majoritairement péjoratif comme « déplorable », « amertume », « blâmer », etc.
* Chapitre : lettre intégrée dans un chapitre et non préface comme Rousseau ou Montaigne et ouvrage du XVIIème siècle.
1.2. Une lettre ?
* Adresse à Thirinte : très important de noter le « cher Thirinte » adresse directe, typique de la lettre. Anonymat