Rembrandt
L'autoportrait apparaît chez lui comme une forme de journal intime .Son premier autoportrait connu date de 1627, en jeune homme ébouriffé ; son dernier de 1669, quelques semaines avant sa mort. Au fil du temps, nous le voyons vieillir, et se montrer sous des déguisements divers, depuis le jeune homme à l’air timide qui se peint à contre-jour alors qu’il vient d’avoir vingt ans, jusqu’au vieil homme fatigué, ridé, au nez bourgeonnant de 1669. Le plus souvent, l'artiste supprime tous les détails narratifs au profit de l'expression et de la splendeur des couleurs, reflets de la vie intérieure.Il semble ainsi difficile de dire aujourd'hui à quoi Rembrandt a pu réellement ressembler, mais son visage rude de paysan, marqué de profonds sillons se prêtait admirablement au jeu d'ombre, de pénombre et de lumière , Rembrandt ne manquait pas de s'éclairer artificiellement devant le miroir pour capter les moindres effets de lumière ainsi les ombres profondes qui couvrent son visage révèlent à peine ses traits, au profit de l'intensité de son regard.
Au fil des ans, le poids de l’âge et les drames de la vie façonnent les autoportraits de Rembrandt. Il délaisse les expressions faciales clownesques de la jeunesse pour les rides, d’abord amollies, et puis les bouffissures et l’alourdissement; la peau se fripe, la chair se dégrade et témoigne du cumul des cicatrices d’une vie.
Sur ce visage tant de fois peint, défilent les sentiments d’une existence entière : l'ironie, le scepticisme, la mélancolie, l'anxiété, le