Le parlementarisme allemand
L'État allemand d'aujourd'hui a longtemps été une « nation orpheline » à la recherche d'un modèle stable. De l'éclatement du Saint Empire romain germanique naît une confédération avec l'Autriche jusqu'en 1866. En 1871, la proclamation de l'Empire introduit un modèle fédéral qui se maintient jusqu'à la République de Weimar. Le IIIe Reich achèvera le processus et dotera l'Allemagne d'une structure centralisée. De ce déclin, le découpage de 1949, entreprit par les Alliés, permet l'enracinement du modèle fédéraliste, ce qui par ailleurs pose de bonnes bases pour l'établissement d'un nouveau régime. Avec cette République fédérale d'Allemagne apparaît la Loi fondamentale en 1949, qui délimite des principes inaliénables en réaction au nazisme révolu. L'instauration d'un régime parlementaire contribue à garantir une certaine sécurité au sortir d'un régime autoritaire. En effet, le régime parlementaire se caractérise par la collaboration et la dépendance mutuelles entre le gouvernement et le parlement. Par ces moyens réciproques, le pouvoir est réparti entre plusieurs organes, limitant ainsi les abus. À l'heure où les grands États européens ont adopté le régime parlementaire, on peut se demander si le douloureux passé qu'a connu l'Allemagne a influencé une forme singulière de parlementarisme. En effet, le régime parlementaire allemand établi sur des fondements même du parlementarisme (I) se singularise par la pratique de la rationalisation (II).
I . Un régime parlementaire traditionnel
Le régime Allemand comporte les grands traits du parlementarisme classique, avec un exécutif concentré entre les mains d'un chef d'État et d'un chef du gouvernement, cependant ce dualisme s'exerce inégalitairement. Le corps bicaméral apparaît lui aussi inégalitaire. A . Un exécutif bicéphale
Le schéma parlementaire veut donc que le pouvoir exécutif se partage entre les mains du président et du gouvernement. Mais on constate que le