le personnage de fada kado dans le roman la rose des vents de george ibrahim zreik
1. De la société à l'État
- On nomme État l'ensemble des institutions qui organisent la vie d'une société sur un territoire donné. Ces institutions couvrent tous les domaines de la vie collective : politique, militaire, juridique, administrative, économique. Au sens large, toute organisation politique pourrait être nommée État, mais on constate qu'en fait, l'État résulte d'une évolution historique
: la Cité grecque n'a pas encore les dimensions d'un État au sens moderne, et les sociétés
"primitives" ne connaissent pas ce type d'organisation.
- On admet classiquement que l'État procède de la nation, communauté unie par une histoire, une langue, une culture et un territoire. Mais la nation n'est pas une donnée immédiate, elle se constitue à partir d'un certain moment, et certains États récents (cas de l'Afrique postcoloniale) existent avant même l'apparition d'un sentiment national.
- Mieux vaut alors s'interroger sur les conditions de formation de l'État en lui-même. Il suppose que le pouvoir politique soit conçu comme une institution, indépendant de celui ou de ceux qui l'exercent, et durable. Mais il faut en plus que s'impose le principe de la "république" au sens propre (res publica, chose publique) : puisque le pouvoir de l'État n'appartient pas à son détenteur momentané, c'est qu'il "appartient" à tous ses membres.
- L'État moderne est conçu (dès le XVIe siècle en Europe) comme indépendant du pouvoir religieux. Les théoriciens du contrat social admettent en conséquence que c'est à la suite d'un accord conventionnel entre les citoyens que l'État est doté d'autorité à leur égard. En renonçant (comme l'affirment, pour des raisons différentes, Locke, Hobbes ou Rousseau) à leur indépendance initiale, les hommes choisissent un type d'organisation qui leur garantit la paix civile, la sécurité et la liberté définie par les lois.
- L'État de droit" se situe dans la continuité de telles