Le principe de subsidiarité
L’étymologie du principe de subsidiarité est latine : « subsidium » qui veut dire « réserve ». A l’origine cela désigne dans la Rome antique les troupes de réserve qui sont appelées à renforcer les troupes régulières en cas de difficulté. C’est la même étymologie que le mot « subsid » qui est une somme donnée à quelqu’un en cas de besoin, en appoint d’un revenu principal. Dans le domaine politique, la subsidiarité concerne les relations entre l’Etat et la sphère civile. L’idée que renferme cette notion est que l’Etat n’intervient que lorsque la sphère civile ne peut pas agir, pour remplir les fonctions que la sphère civile ne peut pas prendre en charge. Cette notion implique une répartition des tâches, des activités entre différents niveaux institutionnels.
D’un point de vue historique, la notion de subsidiarité se trouve déjà chez Aristote, puis St Thomas d‘Aquin et Althusius. Athusius (théoricien du fédéralisme) en 1603 insiste dans un ouvrage sur la nécessité que els collectivités de base soient autonomes vis-à-vis des pouvoirs centraux. Or, Althusius est un théoricien du fédéralisme donc il existe un lien entre subsidiarité et fédéralisme.
La théorisation du concept de subsidiarité a été faite dans le cadre de la doctrine sociale de l’Eglise. On trouve une référence à la subsidiarité pour la première fois en 1891 dans une encyclique intitulée Rerum Novarum du Pape Leon XIII. L’idée principale qui est développée est celle de l’autonomie des individus, de la liberté individuelle et de la capacité des individus à gérer eux-mêmes leurs propres affaires. Le corollaire de cette croyance est que l’Etat ne va/doit intervenir dans les activités individuelles que lorsque les individus ne sont plus capables de faire face à leurs difficultés. L’Etat intervient alors en second. L’intervention de l’Etat est nécessaire, mais ne doit se faire que lorsque les individus en ont besoin. L’Etat est « l’armée de réserve de la sphère civile ».