Le roman au XVIIIeme siecle
Au XVIIème siècle (Louis XIV: la Monarchie absolue) le théâtre est le genre dominant (Corneille, Molière Racine); mais le Roman était si peu considéré que très peu d'écrivains sont exclusivement romanciers et certains hésitent à avouer une activité aussi peu honorable, utilisant un pseudonyme ou se présentant comme traducteur. Si le genre romanesque figure au bas de l'échelle des genres, il est en contrepartie la forme la plus libre et échappe aux griffes des théoriciens ("dans un roman frivole aisément tout s'excuse" écrira Boileau). Le roman bénéficie par ailleurs de l’engouement d'un large public, majoritairement féminin. Aussi le Grand Siècle voit-il la prolifération d'œuvres très diverses, et connaîtra un formidable essor selon trois directions.
Les Romans nobles : de longs romans-fleuves (avant la lettre) qui s'inspirent de la Tragédie et de l'Épopée, qui s'étendent sur des milliers de pages et de multiples volumes, dont la publication s'échelonne sur plusieurs années, aux intrigues sentimentales très compliquées (le Roman baroque) mettant en scène l'univers des princes et la grandeur de leurs sentiments.
Trois types de romans de ce type vont se succéder: le Roman pastoral comme l'Astrée d'Honoré d'Urfé dans des milieux champêtres idéalisés avec des bergers pacifiques et oisifs, qui ont renoncé aux valeurs guerrières de la noblesse, dont ils sont issus, au profit de l'amour; une construction dite "à tiroirs" va illustrer les modalités variées du sentiment amoureux. le Roman héroïque met en œuvre les valeurs baroques de mouvement et de surprise avec des intrigues complexes et à rebondissements le tout dans une expression hyperbolique.
Le Roman héroïque exalte la générosité et la vaillance de héros chevaleresques idéalisés dans un cadre historique et géographique exotique. le Roman héroïco-galant où va s'illustrer Mlle de Scudéry et qui marque une forte inflexion psychologique et morale, où les amours sont contrariées et de