Le roman Rebelle de Fatou Keita est un roman réaliste ou dénonciateur?
En littérature francophone, il y a eu plusieurs romans qui abordent la question de l’excision. Pour illustrer la réflexion présente, nous nous sommes intéressés à trois ouvrages établissant un lien indéniable entre le silence et l’excision. Le roman Rebelle de Fatou Keïta (1) nous permet d’étudier le silence du recueillement et de l’autopréservation par rapport à l’excision, point de départ d’une quête identitaire. Dans la nouvelle La voie du salut d’Aminata Maïga Ka (2), il est possible d’analyser un silence qui se trouve à la base d’un pacte teint de sang. Elle décrit le silence de la fatalité, le silence de la tradition qui veut une femme sourde, muette et aveugle, le silence qui tue. L’excision est l’origine de l’histoire et on constate sa présence enracinée dans une généalogie d’incompréhension entre les sexes. Finalement, le roman Tu t’appelleras Tanga de Calixthe Beyala (3) nous donne à entendre la résistance de la parole, la transmission des silences d’une femme à une autre. L’excision dans ce roman est un moment initiatique entouré de silence, mais la pratique garde un lien avec d’autres aspects aux riches significations.
Sur l’excision
L’écrivaine ivoirienne Fatou Keita.
Les textes de Fatou Keïta (Côte d’Ivoire), Aminata Maïga Ka (Sénégal), et Calixthe Beyala (Cameroun) nous présentent trois points de vue, trois manières différentes de travailler le motif de l’excision. Keïta et Maïga Ka en ont quelques réserves, Beyala ira un peu plus loin. Elle ose, avec un langage insubordonné, dévoiler d’autres aspects liés à cette pratique culturelle. Précisons que l’Ivoirienne Keïta semble ressentir un