Le sexe des passions et des vertus
Série littéraire et philosophique
Le sexe des passions et des vertus : anthropologie culturelle, méta-fiction et rhétorique dans le roman d’Achille Tatius
Michel Briand
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11. L’énonciation romanesque peut être typiquement féminine, sa réception aussi, au moins dans les représentations que s’en font les critiques modernes : d’où le débat, désormais clos, pensons-nous, sur le lectorat féminin du roman ancien, cf. les études publiées par J. Tatum en
1994, en par ticulier celles d’E.L. Bowie, K. Dowden, B. Egger, D.L. Selden et S. Stephens ; par
S. Swain en 1999, en particulier celles de B. Egger, G. Anderson, E.L. Bowie et R. Johne ; ou par G. Schmeling en 1996, en particulier celle de K. …afficher plus de contenu…
L’héroïne est d’autant plus exemplaire qu’elle a intégré pour elle-même ce système de normes patriar cales. Puisque Leucippé, sur ce point, est parfaite, Clitophon chante ses louanges, en particulier à la fin du roman : passionnée et vertueuse, elle triomphe mora lement et narrativement, du fait de cette tension entre la force des pulsions qui l’en traînent et la vigueur de sa résistance 17. Mais la situation est compliquée par la indis pose aussi l’auditeur ; il manque en effet de noblesse et convient plus à des criailleries de femme qu’à la mâle dignité de l’orateur. À la fin du discours un ton soutenu est salutaire à la voix » (trad. G. Achard). Cf. Pierre