Alain Juppé dans un article du Parisien publié le 19 mai 2008 pose une question: « La réforme des institutions et l'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy changent-elles la nature du régime politique? ». D'un point de vue constitutionnel, il est possible de constater que si cet homme politique parle d'un changement du régime politique, le régime qui fonde la V ème République peut alors changer, et que la pratique institutionnelle a donc des effets sur le régime politique. Mais qu'est-ce réellement qu'un régime politique? Le régime politique est au sens strict l'ensemble des règles contenues dans la Constitution et donc par extension le type d'organisation institutionnelle. Le régime politique au sens large posé par la Constitution de 1958, est un régime parlementaire bireprésentatif moniste. C'est un régime de séparation des pouvoirs stricte dans lequel le Gouvernement est responsable devant le Parlement. On le considère bireprésentatif parce que les citoyens sont représentés par deux organes élus au suffrage universel direct au sommet de l'Etat, les parlementaires et le Président de la République. Mais le régime politique peut aussi être définit au sens large, c'est ce que l'on appelle un système politique. Le Professeur Cohendet le définit comme étant le fonctionnement concret des institutions. Cette distinction entre le régime politique et le système politique a été faite par Olivier Duhamel, un juriste spécialiste du droit constitutionnel dans les années 90. Le Professeur Cohendet a repris cette théorie en y ajoutant l'étude des relations entre les deux par son Système de variables déterminantes. En effet, elle considère que le système politique résulte de la combinaison entre le régime politique et le système de variables déterminantes, ensemble autre que les règles constitutionnelles qui exercent des contraintes sur les acteurs pour les inciter à appliquer les règles constitutionnelles de telle ou telle manière. Ce serait donc une organisation politique qui