Le sacré dans Lorenzaccio dans l'acte I et II
Etymologiquement, est sacré ce qui ne doit pas être touché, ce qui devrait être protégé dans une société normale : le premier sens de ce mot est donc un sens religieux mais le sacré a aussi un sens plus large et peut englober la virginité, la famille ou la vie par exemple. Le sacré est un thème très présent dans Lorenzaccio et particulièrement dans les actes I et II mais dans la ville corrompue qu’est Florence, le sacré est bien souvent désacralisé. Quelles différentes visions du sacré s’affrontent dans Lorenzaccio ? Dans un premier temps, une vision pure et catholique s’oppose radicalement à une vision désacralisée de la religion. Dans un deuxième temps et de manière plus implicite, une vision idéaliste de certaines valeurs telles que l’honneur, la vie et la vertu s’oppose une fois de plus à une vision désacralisée et pervertie de ces valeurs.
La religion est très présente à Florence, ville italienne classique et située non loin de Rome, ville papale. Mais deux visions de cette religion entre en collision : l’une est pure et catholique, désireuse de laisser à la religion son caractère sacré, l’autre est pervertie et corrompue. Quatre personnages incarnent la première vision. Il y a tout d’abord Marie et Catherine, la mère et la tante de Lorenzo. Leurs noms mêmes montrent leur pureté et leur dévouement religieux : en effet, le prénom Marie est une référence directe à la Vierge Marie tandis que le prénom Catherine vient du même mot grec que « catharsis » et renvoie donc à la pureté. La marquise Cibo est elle aussi une incarnation de cette vision pure de la religion. Dans l’acte I, scène 3, elle dit : « nous sommes dans un triste temps pour toutes les choses saintes ! ». Son exclamation, perçue comme un cri du cœur, montre son attachement à la religion, un attachement sincère et pur. Enfin, le quatrième personnage qui incarne cette pureté est Philippes Strozzi. Dans son monologue de l’acte II, scène 1, il déplore