Le saint-simonisme en méditerranée au xixème siècle
Pourtant, la doctrine de S-S, doctrine de foi en le progrès, en la civilisation, doctrine de communication, d'association et de libre échange, doctrine d'ouverture aux autres peuples en somme, se révèle parfaitement en accord avec notre période durant laquelle les pays européens, plus « modernes » vont rencontrer et apporter le progrès, ou non, aux sociétés méditerranéennes – c'était déjà l'optique de l'expédition d'Egypte ; et dans le cadre de colonisation, par exemple, le rêve s-s d'association des civilisations aura pu se mettre en place...et en partie périr. Derrière les idéologies lyriques et mystiques, ce rêve se base également sur des bases industrielles et scientifiques bien réelles, et les s-s ont effectivement une influence sur la société de leur temps. Pourtant, ce système cohérent et basé sur des personnes compétentes et efficaces n'est somme toute que l'œuvre de quelques uns : le projet s-s rencontre également de fortes résistances, parfois même à l'intérieur du mouvement. Il ne faut pas oublier que ce XIXème siècle est aussi le siècle des impérialismes...on le sait aujourd'hui, le rêve s-s a échoué – pourtant, sur certains points, il s'est avéré être une réussite. Ce que l'on se propose d'analyser ici, de 1830 avec l'exposition de la doctrine à 1870 et la fin du mouvement liée à la chute du Second Empire, c'est comment les saint-simoniens rêvent et réalisent une