Le sang nouveau est arrivé
1) Résumé du livre en faisant référence au titre.
Novembre...Les vitrines des bistrots arborent des peintures naïves et transitoires. Les raisins boursouflés de vie et de jus y sont bien violets, les feuilles de vigne resplendissent d'un vert joyeux... La Saint-Beaujolais met d'accord entre eux tous les fidèles. Et de ce peuple gourmand aux lèvres grasses, de cette foule hagarde aux ventre distendus, de ces millions de visages repus et fats, aux lignes épuisées de satiété et de bêtise, de ces nez sillonnés de veinules, infimes deltas des alcools et des abus, des profondeurs glaireuses et grenat de tous ces gosiers démocratiques, s'élève un même rugissement assassin et jouisseur: "Le sang! Le sang! Le sang nouveau est arrivé..." (p.16) Avec ce pamphlet radical, provocateur et volontairement cynique, Patrick Declerck se penche sur la problématique des SDF (son sujet de prédilection) et pousse un violent cri du cœur, en pointant du doigt l'hypocrisie de la société vis-à-vis des sans-abris, ainsi qu'en dénonçant la volonté normalisatrice de celle-ci, se cachant souvent derrière le masque d'institutions officielles d'aide social, et cela dans le but de montrer au peuple le danger d'exclusion qu'il y a à se détacher de la norme. Il met en avant la présence nécessaire de la figure de transgression du clochard pour le bon fonctionnement de la société:
Clodo est là pour enseigner cette terrible leçon: la normalité est sans issue. Et derrière nos bienveillantes démocraties, se cache, mutique, mais vigilante, une totalitaire obligation: Citoyens sera productif ou lentement, et passivement, et sans bruit, mis à mort. Que l'on ne s'y trompe pas. La souffrance des pauvres et des fous est organisée, mise en scène, et nécessaire. L'ordre social est à ce prix. (p.106) Il va s'attarder particulièrement sur l'analyse des comportements du peuple, de ces gestes "pseudo-solidaires" devant cette problématique: Contrairement à ce que l'on pourrait