Le secteur automobile en route vers de vraies délocalisation
Alors que sur le secteur automobile, l'implantation à l'étranger d'unités de production s'inscrivaient plutôt dans une logique commerciale de conquête de nouveaux marchés, la situation actuelle laisse présager un changement significatif de stratégie. Il faut s'attendre à des délocalisations de grande envergure dictées par la baisse des coûts de production.
Une segmentation de marchés
A l’ origine, l'implantation de sites de production dans des pays émergents ou en transition (Europe de l'Est, Chine, Iran, etc.) visait essentiellement à répondre aux nouvelles opportunités de débouchés qu'offrait l'ouverture de ces pays. La proximité de la production permettait de produire des véhicules adaptés aux spécificités prix et techniques du marché visé. Il s'agissait plus précisément de véhicules peu coûteux (car intégrant des technologies relativement basiques et construits au moyen d'une main d'œuvre bon marché), polyvalents et robustes. Par ailleurs, produire localement permettait aux constructeurs de bénéficier d'une image très positive auprès des consommateurs qui interprétaient cet investissement comme une implication dans le développement du pays.
Lors de cette première phase, il existe donc une segmentation régionale, dans la mesure où les véhicules produits dans ces pays sont destinés à une vente localisée. N'étant pas adaptés aux besoins des consommateurs européens, il est peu profitable de les exporter vers l'Ouest. Par ailleurs, à ce premier stade de la transition économique, la faible productivité des pays émergents et le différentiel dans la qualité de production laissent apparaître un coût unitaire des véhicules plus faible dans les pays à plus hauts revenus d'Europe de l’Ouest.
Une segmentation de gammes
On constate que lors d'une deuxième phase, les véhicules produits dans les pays