Le secteur de la musique enregistrée
I. Contexte
1. Description du secteur
Le modèle économique de la musique enregistrée est constitué de rémunérations directes assises sur la vente unitaire de supports (physiques ou fichiers numériques) correspondant au droit exclusif d’interdire ou d’autoriser, et de ressources indirectes forfaitaires correspondant aux régimes de licences légales (rémunération équitable, redevance pour copie privée) appelés droits voisins.
Le secteur est composé d’acteurs majeurs, filiales de multinationales (4 majors), et d’un tissus de PME et de TPE indépendantes. Tous forment, aux côtés des éditeurs, des producteurs de spectacles, des diffuseurs et des distributeurs numériques et physiques, un écosystème autour des créateurs (auteurs, compositeurs, artistes-interprètes).
2. Chiffres du marché 2011
En France, selon les éléments statistiques fournis par le Syndicat national des éditeurs phonographiques (SNEP)1, en 2011, le chiffre d’affaires de la musique enregistrée a représenté 617,2 M€, en baisse de 3,9 % par rapport à 2010. Ce chiffre prend en compte les droits voisins générés dans le cadre des licences légales (copies privées et rémunération équitable), s’élevant à 94 M€.
Ce recul global est caractérisé par une baisse du marché physique (-11,5 %) mais une nette croissance du numérique de 25,7 %, qui s’établit à 110,6 M€. 2011 aura été caractérisée par un essor des services destreaming légal, avec +90% sur les 11 premiers mois de l’année 2011. Le téléchargement reste le modèle de consommation prédominant mais progresse moins vite.
La baisse cumulée pour les entreprises de production de musique enregistrée du chiffre d’affaires de la production entre 2002 et 2011 s’élève à environ 62 %.
Au niveau international, le numérique a représenté un tiers des revenus des producteurs dans le monde en 2011. Aux États-Unis, il compte désormais pour 52 % du marché de la musique. On doit en partie cette accélération aux abonnements à des