le sens de la fête
Alexandre Dovjenko est originaire d’une famille de paysans ukrainiens. D’abord instituteur, il fait partie de l'Armée Rouge entre 1917 et 1919. Il prend ensuite la fonction de Secrétaire du Parti à l’Enseignement, puis celui de Directeur des Beaux-arts de Kiev (il écrit de nombreuses critiques d’art et de théâtre) avant d’être nommé au Commissariat du peuple pour la modernisation. Ces différentes fonctions l’amènent à voyager de Kiev à Karkhov, mais aussi en Pologne et en Allemagne où il est nommé diplomate. Une carrière politique assez fulgurante, qu’il abandonne à trente ans pour se consacrer à sa passion pour le cinéma. Dovjenko appartient à la première génération du cinéma soviétique, celle d'Eisenstein. Théoricien, esthéticien avant d'être réalisateur, il a traité les thèmes fondamentaux de l'art engagé : la révolution et la collectivisation. Foncièrement lyrique, ce poème filmique célèbre tout à la fois la communion de l'homme avec la nature et la rencontre privilégiée d'un tempérament avec les idéaux marxistes : « Ce que Dovjenko exprime avec une franchise brutale, simpliste mais passionnée, c'est le sentiment de participer à une prodigieuse aventure collective, d'être une partie d'un tout, de s'identifier à l'ordre nouveau, expression supérieure d'un grand ordre nature. S'il se soucie peu de psychologie individuelle — ses héros sont monolithiques —, il a le cœur et le style épiques ; son rythme a l'enthousiasme de l'espérance, sa plastique est d'un visionnaire inspiré, et sa vitalité se manifeste dans l'humour qui traverse et rafraîchit son souffle héroïque. Dovjenko passa sans difficulté du muet au parlant. Il s'est attaché dans son œuvre à magnifier son Ukraine natale. Il aborde ces œuvres de façon poétiques, lyriques et emportées, notamment dans sa "trilogie ukrainienne" composée de Zvenigora, La Terre et Arsenal.
En français, les écrits sur Dovjenko sont plutôt rares, et assez anciens pour la plupart. Ses œuvres servent la