Le sport et le nazisme
Ils ont également eu recours à l'éducation physique et au sport envisagés comme un moyen d'améliorer la « race » et de préparer la guerre. D'où l'intérêt plus marqué pour la natation et l'athlétisme qui assouplissent les musculatures et sculptent les corps, pour le rugby et la boxe qui trempent les caractères, pour les sports de vitesse comme l'automobile et l'aviation qui donnent le goût du risque. D'où la méfiance vis-à-vis du football : sport-spectacle profitant à des joueurs professionnels et rendant incontrôlables les foules de passionnés.
La prise de contrôle et l'épuration des fédérations sportives et de leurs clubs, l'encadrement sportif des masses et le rayonnement à l'étranger des champions et des équipes nationales constituent les fondements de la politique sportive des régimes fasciste et nazi, de leurs imitateurs vichyste et franquiste, mais également de l'URSS. Jamais, dans l'histoire du XXe siècle, le corps dans sa dimension sportive n'aura été autant soumis à l'état.
Le Mémorial de la Shoah, fidèle à ses missions, ne pouvait que s'emparer d'un pan de l'histoire de nos sociétés qui a fait l'objet de nombreuses recherches universitaires ces dernières décennies. L'exposition, le site internet et le catalogue « Le sport européen à l'épreuve du nazisme, des J.O. de Berlin aux J.O. de Londres (1936-48) » rendent compte de ces réalités dans un souci de rigueur scientifique et de transmission vers un large public.
Inaugurée avec les Jeux Olympiques de Berlin en 1936 et de vaines campagnes de boycott international, l’histoire de cette décennie tragique combine une histoire des relations internationales sportives, une histoire du mouvement sportif ouvrier européen, et une histoire des politiques sportives d’exclusion dans les années trente.
Elle intègre la tentative d’élaboration, par les